Après sa révélation avec son 1er album “For all the bruises, black eyes and peas”, sa confirmation avec son 2ème album “Le lit”, la (g)riot girl stéphanoise Raymonde Howard est de retour avec S.W.E.A.T., 11 titres pour un 3ème album enthousiasmant aux riffs de guitares acérés et boucles dansantes imparables.


Photo: MSNourdin

Dès l’introductif “Release the Evil”, le rythme de basse est dansant, les guitares toujours aussi nerveuses. Le son minimaliste, toujours basé sur des boucles fait alors se télescoper post punk et noise riot girl 90’s pour le plus grand bonheur de l’auditeur. Si la BOF “Le Lit” avait été pour Laetitia Fournier l’occasion de travailler les arrangements et l’orchestration de sa musique (avec cordes et cuivres); S.W.E.A.T opère donc un recentrage sur les guitares et les boucles, notamment de chant comme sur l’hypnotique “No waves, no bricks, no walls, no pass-arounds” où la voix de Raymonde se fait écho à elle-même, où sur “Angry Ballerina” et son riff de guitare à la redoutable efficacité. Mais l’album ne vise pas que le corps et les jambes, il vise aussi la tête et le cœur avec la mélancolie et le blues primitif des titres “Penekini kill”, “Crumbs of the awakening” ou “Harsh Love”. Sur “Terrortits” et “Ebony Submarine”, quelques nappes de violons par Jean-Christophe Lacroix, membre du collectif de musiciens The Hiddentracks et fidèle compagnon en concert de Raymonde Howard, viennent magnifier des titres intenses et moments forts de l’album. Nouveauté également en fin de disque, Raymonde Howard s’essaye au français dans le texte pour le titre final “Punktuality”, entre clin d’oeil appuyé à la scène Novö Punk et private joke à laquelle Laetitia met elle-même un terme pour conclure le disque (avec ses derniers mots qui disent “bon on va s’arrêter là”).
Pour obtenir la production épurée du disque qu’elle souhaitait, Raymonde Howard est allée retrouver le producteur Ives Grimonprez aux Studios à Perte à Saint-Etienne, déjà aux manettes du classique “For all the bruises, black eyes and peas”. Ensemble, ils ont ainsi pu concrétiser cette collaboration autour d’un vrai travail sur le son des guitares pour nous livrer un nouvel album marquant d’une artiste définitivement indispensable dans le paysage musical indé français.